SOLEIL DE RONCES

Trois femmes luttent tout le long du siècle dernier pour trouver leur place
et celle de leur famille dans le cadre de la Révolution industrielle provoquée
par le développement des usines textiles de la région du Vallès en Catalogne.
On suit la vie de ces trois femmes, de générations différentes, nées dans un
milieu paysan au début du XXe Siècle qui doivent se tourner vers la grande
ville, Sabadell, en travaillant dans l’industrie textile, participant à la Guerre
civile depuis l’arrière-front tout en risquant souvent leur vie pour survivre et
aller de l’avant dans des conditions plus que difficiles.
Gemma Ruiz veut ainsi porter témoignage à travers ces trois femmes
qui constituent le fil narratif du roman. C’est une critique sociale, tendre
et cruelle et souvent crue, dans la lignée des « drames sociaux » que l’on
retrouve chez d’autres écrivains catalans qui l’ont précédé. Critique d’une
société terriblement machiste qui méprisait les femmes mais en plus tentait
de les culpabiliser. Une culpabilité entretenue par le système.
Dans une langue pleine d’audaces verbales, à l’utilisation millimétrique
de la prosodie, à l’intrépidité et la persévérance poétique, Gemma Ruiz
échappe à la tentation d’une écriture régionaliste.